Souscription 2011

Le Christ polychrome & le retable de Saint Sébastien

Le retable de Saint Sébastien
Le retable de Saint Sébastien

L’église Saint-Martin de Soucy (du XIIIe siècle, inscrite à l’Inv. des M. H.) est dotée d’un mobilier intéressant, tant du point de vue historique qu’artistique : elle possède notamment en son sein deux objets mobiliers qui ont été restaurés en 2011, à la faveur d’une première souscription soutenue par la Fondation du Patrimoine, en complément de l’aide financière apportée par la DRAC de Picardie et le Conseil général de l’Aisne.

Le retable de Saint-Sébastien, inscrit à l’Inventaire des M. H., se compose d’une partie en bois architecturée et décorée, et d’une huile sur toile placée en son centre, ensemble désormais reposé sur l’ancien gradin d’autel en pierre (autel secondaire nord dit de Saint Sébastien).

- Le retable de Saint-Sébastien a été réalisé en 1669, date peinte sous le tableau et accompagnant la signature, I. ou J. Trowain ou Trouvain, nom du menuisier ou du décorateur qui a exécuté les peintures le recouvrant.
Le retable, en bois polychrome (chêne), est cantonné par deux colonnes corinthiennes qui soutiennent un entablement à denticules et à frises décoratives ; l’ensemble est couronné d’un fronton brisé orné de moulurations en relief et surmonté de deux pots à feu.
Deux paniers de fleurs comprenant des roses et des tulipes sont peints sur le gradin (sous le tableau).

Déposé au sol depuis des années, le retable, instable, était en mauvais état de conservation, les infiltrations d’humidité avaient abîmé et fragilisé sa structure en bois : les deux colonnes déposées présentaient des fentes verticales sur toute la hauteur ; le fronton était altéré par des zones de bois piqué et vermoulu ; l’ensemble de la couche peinte était encrassé et son vernis était oxydé.

Le restaurateur d’objets d’art a donc procédé a un traitement insecticide et fongicide avant les opérations de nettoyage et de consolidation des différentes parties (revers, colonnes, caissons, chapiteaux, fronton...) et leurs assemblages.
Le nettoyage de la polychromie et son ravivage ont précédé la réintégration des lacunes et usures de celle-ci ; l’application de cire microcristalline sur la polychromie lui assurant une protection finale.

- Le tableau a été réalisé en 1669 pour le retable de Saint Sébastien par le peintre Gil Dubut qui a daté et signé son œuvre dans l’angle inférieur droit de la toile.
Il représente Saint Sébastien dévêtu lié à un arbre et venant de subir son martyre. Un ange retire une des flèches qui percent son thorax.
Le cadre est décoré par une frise continue de feuillage. Il est à noter que Saint Sébastien porte une moustache.

Entreposé depuis l’an 2000 dans l’atelier de la restauratrice à la suite d’une inondation de boue, ce tableau, qui avait fait l’objet d’une restauration et d’un rentoilage probablement très anciens, était dépourvu de châssis, sa toile n’adhérait plus à celle du support et était couverte de moisissure.
Le tableau présentait des déformations en vague, la toile de rentoilage se décollait et se déchirait en lambeaux. La toile d’origine, percée de trois trous, était aussi très dégradée par l’humidité. La couche picturale, peinte à l’huile selon une technique lisse, était desséchée et entièrement craquelée, et attaquée par la moisissure ; d’importants repeints dissimulaient de larges mastics. Elle avait tendance à se détacher en plaques car elle n’adhérait plus au support.
Le vernis, fortement oxydé et couvert de boue à son arrivée, s’était avéré complètement chanci.

Dès son arrivée en atelier, ce tableau a d’abord subi un traitement antifongique et un nettoyage. Les repeints à l’huile et les mastics, qui se sont avérés irréversibles, ont été conservés.
Une fois le rentoilage ancien démonté, la toile a été nettoyée, des incrustations ont été posées dans les trous affectant la toile et la couche picturale, puis l’œuvre a été rentoilée à la cire-résine et le tableau mis sur un châssis neuf.
Un premier vernissage d’isolation a permis de protéger l’original, puis le masticage des lacunes a été réalisé avant leur réintégration picturale ; les usures ont été traitées par repiquage au vernis coloré.

Christ polychrome
Christ polychrome

Le Christ en bois polychrome (chêne), daté de la première moitié du XVIe siècle, n’est quant lui pas une œuvre protégée mais il est à l’Inventaire général du patrimoine culturel. Il représente le Christ en croix avec une grande couronne d’épines sur la tête. Formé d’au moins trois pièces de bois (le corps et les deux bras), il faisait vraisemblablement partie d’une poutre de gloire aujourd’hui disparue.
Il a été refixé à sa place initiale, sur un pan de mur, dans la nef, au-dessus de l’axe de l’entrée du chœur.

La statue avait été déposée au sol depuis des années parce qu’elle était en très mauvais état de conservation : l’altération du bois était très importante et des éléments et leur assemblage fragilisés.

Le restaurateur d’objets d’art, une fois le Christ déposé de la croix, a consolidé des assemblages des deux bras et d’un élément de la jambe droite. Après remontage et fixation de la croix, il a effectué un traitement insecticide curatif, puis un traitement préventif. La consolidation des zones d’altération s’est faite par l’imprégnation de résine. La polychromie écaillante a été refixée et nettoyée avant de recevoir une protection finale par l’application de cire microcristalline.

Nous remercions l’ensemble des donateurs, connus ou anonymes, dont la générosité a permis de mener à bien la restauration de ces objets qui ont enfin retrouvé leur place.

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